Quand les crises sociales et sanitaires poussent les clients vers les géants de l’e-commerce.
Par Anne-Laure Beaudelle, rédactrice de cet article, pour la contacter : Anne-Laure sur Linkedin
Ces dernières décennies n’ont pas été simples pour les commerces de proximité. Après les grandes surfaces alimentaires et les centres commerciaux peuplés d’enseignes internationales attirant les consommateurs hors des centres-villes, les géants de l’e-commerce sont arrivés dans l’arène avec un choix infini de produits, livrés en un temps record et vendus à des prix défiants toute concurrence.
Pourtant, la fin des années 2010 a vu éclore un phénomène allant à contre-courant de ce capitalisme vrombissant. En 2018 et 2019, une baisse du chiffre d’affaires des grandes surfaces a été observée en France et les enseignes internationales de fast fashion se sont retrouvées avec plus d’invendus sur les bras que les années précédentes. Signe que face aux excès de la surconsommation, du tout numérique déshumanisant et face à l’urgence climatique, les consommateurs reviennent peu à peu au commerce local à taille humaine.
Cet élan est une aubaine pour les commerces de proximité, mais il est aussi confronté à la crise des gilets jaunes, aux grèves, et finalement la crise sanitaire avec sa fermeture des commerces « non-essentiels ». En fermant les commerces de proximité hors alimentation, le gouvernement a servi sur un plateau le monopole du retail aux géants de l’e-commerce. Un véritable coup de massue pour les petits commerces !
L’envie de consommer local n’a malgré tout jamais été aussi forte en France. Lors du premier confinement, les consommateurs se sont largement dirigés vers les commerces de proximité restés ouverts : les épiceries, supérettes, marchés, fromageries, boucheries, maraîchers vendant à la ferme et j’en passe. Certes, le retail s’en trouve exclu pour le moment et beaucoup de commerçants n’y survivront pas, mais cela prouve bien que le consommer local est loin d’être un simple effet de mode et qu’il a même été renforcé par les crises.
Alors gardons espoir et concentrons-nous sur ce constat pour préparer l’avenir. Les consommateurs, en mal de contact humain et de plus en plus conscients de l’injuste concurrence des géants de l’e-commerce seront au rendez-vous à la réouverture des commerces de proximité. Il faudra alors se tenir prêt à mettre cet élan à profit, à fidéliser, et à donner raison cette clientèle engagée.
Un article riche tant que sa complexité entre l’écriture et le monde de demain.